Le plus dur dans une relation, ce sont les débuts. C'est compliqué les débuts, on ne sait pas où on va, ce que veut l'autre, ce que l'on veut, si c'est une relation sérieuse qui commence ou juste un plan cul, si on est tombé sur quelqu'un qui est prêt à s'engager ou sur quelqu'un qui collectionne les petites amies... Bref. C'est le cafouillage. C'est le début de la fin si je peux me permettre. La fin de la tranquillité d'esprit en tout cas.
Je ne dis pas pour les hommes, je ne sais pas ce qui se passe dans leurs têtes (si seulement...), mais je ne connais pas une seule fille pour qui les débuts d'histoires sont... sans histoire. Et même quand ça commence bien, il y a toujours un moment où on se prend la tête. Alors, peut-être que les femmes ne savent pas faire autrement que de se poser des questions... C'est possible, c'est même fortement probable.
D'ailleurs, si on récapitule, on se pose déjà des questions avant même que ça commence, quand on a donné notre numéro de téléphone et qu'on attend d'être recontactée en vue d'un éventuel rendez-vous.
On se pose encore des questions quand on a passé la première nuit avec notre nouvel amoureux et qu'on ne sait pas quand est-ce qu'on va le revoir.
Mais, au delà de cette attente insupportable, qui implique le ralentissement du temps, ce qui est difficile à déterminer, c'est dans quoi on s'embarque. Parce que mine de rien, à notre époque, coucher avec quelqu'un ne veut pas forcément dire s'engager dans une relation. Et c'est là que ça se complique vraiment.
Parce que quand on vient de coucher avec un homme, on a quand même partagé quelque chose, on s'est donné, on a reçu, il y a eu un échange. Donc ça ne veut pas rien dire. Ce n'est pas totalement insignifiant. En même temps, ça ne veut pas non plus dire qu'on se doit quelque chose. Ni qu'on débute quelque chose. C'est subtil. C'est peut-être un coup d'une nuit, ou peut-être pas. Et c'est assez compliqué d'aborder le sujet, là, tout de suite, dès le début, sans passer pour une folle furieuse.
Alors bien sûr, il y a des gens qui savent être clairs. Il y a des gens qui disent tout de suite « tu sais, je n'ai pas envie de m'engager dans une relation maintenant, j'ai juste envie de m'amuser, donc je veux savoir si tu es dans le même état d'esprit » (il vaut mieux dire ça avant l'amour sinon ça fait un peu traquenard quand même). Il y en a d'autres qui disent aussi « Je te rappelle très vite, on se revoit dans la semaine » ou « j'ai très envie de te revoir » et ça a le mérite de donner une indication sur la suite du programme.
Mais la plupart du temps, les choses ne sont pas si claires. La plupart du temps, tout ça reste très flou et à l'appréciation de chacun. On passe un bon moment, c'est très bien, et quand l'homme s'en va, il dit « à bientôt » ou « on s'appelle » ce qui reste très vague.
Ça reste d'autant plus vague que la fille, quand on lui dit « on s'appelle » entend « je t'appelle » et donc se retrouve à attendre devant son téléphone. Parce qu'il faut le savoir, une fille estime toujours que c'est au mec de rappeler. Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça. Ce qui est très bizarre quand on y pense parce que c'est aussi elle qui gère le plus mal l'attente...
Alors, comme tout ceci reste à l'appréciation de chacun, la fille tente de lire les signes. En attendant le coup de fil. Pour tromper l'attente en quelque sorte. Nous les filles, on se base sur notre super intuition de la mort qui tue, notre fameux sixième sens, et on interprète les choses pour essayer de savoir à quel point on lui a plu, au type. Pour essayer de savoir si on peut claironner et dire enfin à toutes nos copines « J'ai un mec », « Je suis en couple »... ou pas.
Et, attention messieurs, on interprète tout.
Déjà on se met des limites. On se dit des trucs du genre : s'il rappelle dans les deux jours, il est super accro. S'il envoie un texto dans les 24h, itou. S'il rappelle au bout de trois jours, c'est normal. S'il rappelle au bout de quatre jours, ça commence à être une histoire sans lendemain. S'il dépasse les quatre jours, il n'en a pas grand chose à faire, il appelle juste parce qu'il a un minimum d'éducation et que ça ne se fait pas de ne pas rappeler du tout.
Ça c'est un premier point. C'est le minimum du fonctionnement féminin.
Mais on analyse aussi la soirée. Il a dit : « il faudrait que je t'emmène en Bourgogne, tu verras, c'est hyper beau », ça veut dire qu'il envisage un avenir commun. Plus subtil : il s'est endormi en me serrant dans ses bras, bon point. Il a dormi à l'autre bout du lit, mauvais point. Il m'a embrassé au réveil, bon point. Il était de super mauvaise humeur le matin, mauvais point. Il a été chercher les croissant, excellent point. Il a parlé de son ex, point tendancieux. Il a dit qu'il ne voyait pas le temps passer en ma compagnie, bon point. Il m'a empêché de dormir toute la nuit, bon point. Il s'est endormi comme un bébé après l'amour, moyen. Il a dit au revoir en m'embrassant, bon point (encore mieux si le baiser est accompagné d'un regard intense, d'un « hug » ou d'une caresse sur la joue). Il a dit au revoir en me touchant les fesses ou l'entre-jambes, mauvais point.
La liste n'est évidemment pas exhaustive.
Le point positif dans tout ça, c'est que ça nous fait un super sujet de conversation. On en discute, on décortique les faits et gestes du monsieur, on demande l'avis des copines, on en rigole, c'est assez sympa. Le point positif aussi, c'est que c'est quand même vachement plus drôle de se prendre la tête sur un type que de ne s'intéresser à personne. N'avoir personne en vue, sur qui fantasmer ou sur qui s'énerver, c'est ce qu'il y a de moins drôle, en fait. Et puis, on dit qu'on n'aime pas ça, mais en fait, je crois qu'on aime bien (et ça m'arrache un peu la bouche de l'avouer. Quand même.)
Pas de panique, je ferais aussi un post bientôt sur "pourquoi les débuts c'est bien"
Illustration :