Tout le monde en parle en ce moment. Des chercheurs américains ont sorti une étude, Why Human Have Sex, qui liste les raisons qui poussent les hommes et les femmes à faire l’amour. Parce qu’il ne faut pas croire, ils ne font pas seulement l’amour par amour. Ce serait trop beau. Ils ont en tout 237 raisons d’avoir des relations sexuelles, aussi diverses que variées. Etonnamment, « exprimer son amour » n’arrive qu’en 5ème position pour les femmes (en 7ème pour les hommes).
Avant, il y a, dans l’ordre, l’attirance physique, l’expérimentation du plaisir physique, la sensation de bien-être, et l’affection. Ca parait assez logique, même si ça fait bizarre, pour une fille coincée comme moi, de se dire que l’amour n’est pas la principale raison de faire du sexe…
Après, sur les 237 motivations, il y en a certaines auxquelles je n’aurai pas pensé. « Se sentir plus proche de Dieu » par exemple, ça ne me serait pas venu à l’esprit (bon, je vous rassure, ça fait partie des raisons « les moins fréquentes »), « arrêter les douleurs dues aux règles » ou « refiler un herpès ou une maladie sexuellement transmissible » me parait un peu moyen… « Se réchauffer », « perdre des calories », « faire passer une migraine » me semble assez surprenant mais après tout, pourquoi pas. Gagner de l’argent, obtenir une promotion, font bien sûr partie des réponses, tout comme changer de sujet de conversation, ou se réconcilier après une dispute. Et puis il y a aussi des réponses comme « la personne me désirait vraiment », ou « la personne me faisait me sentir sexy », ou encore « je me sentais désolé(e) pour la personne ». On fait l’amour aussi pour faire plaisir, donc, par altruisme, mais sans en avoir grand chose à faire...
Du coup, je me suis demandé pourquoi, moi, je faisais l’amour. Parce que OK, c’est la toute première étude publiée sur le sujet, on s’était toujours dit que les gens faisaient l’amour par amour, ou par devoir conjugal à la limite, mais on ne s’était jamais vraiment posé la question. Alors qu’effectivement, maintenant que vous le dites, chercheurs américains, il est évident qu’il y a plein de raisons de faire l’amour, pas seulement les sentiments.
Moi par exemple, il y a des moments où j’ai besoin de faire l’amour. Un besoin physique. Au bout de deux mois et demi sans sexe, c’est précis, j’ai calculé, hop, j’ai les hormones en folie, je pourrais coucher avec le premier venu, ou presque. Je regarde les mecs dans le métro avec un œil qui dégouline de luxure (ouais, je sais, ça ne doit pas être très beau à voir), je manque de sauter sur mon DRH, bref, je me transforme en adolescente lubrique.
Après, avant même de tomber amoureuse, je fais l’amour parce que je désire l’autre, que je le trouve attirant. Parce que je l’aime bien. Parce que c’est une étape dans la relation. Parce qu’aussi, je suis curieuse de savoir ce qu’il donne au lit. Par curiosité, donc.
Et, la majorité du temps, par envie, par bonheur, parce que j’aime ça. Et parce que, si l’autre est un bon coup, c’est un moment de partage intense, voire une manière de communier (oups, Dieu es-tu là ?) et de communiquer avec son corps. Et, comme je suis un peu coincée, je n’ai jamais fait l’amour pour de l’argent, pour obtenir un cadeau ou pour manipuler mon partenaire. C’est mon côté fleur bleue.
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