Dès fois, les séries américaines sont surprenantes. On regarde une série comique, on se dit qu'on va se marrer, et paf, on réfléchit et on apprend des trucs sur la vie, là, au milieu de nulle part. Ça m'est arrivé avec How I Met Your Mother qui m'a appris que la règle des trois jours, c'était de la faute à Jesus. Ça m'est réarrivé avec Malcolm qui a réussi le tour de force de me faire réfléchir à l'amour. Oui. Et en plus, même pas au mariage ou à la difficulté d'élever des enfants, ce qui, à la limite, aurait pu être logique, mais à l'amour qui unit deux êtres, et à son intensité.
Je sais, c'est bizarre.
C'était un épisode dans lequel Loïs, la mère de la famille, apprenait que son mari, Hal, avait embrassé une autre femme. Ça l'énervait pas mal. Ça remettait en question plein de trucs, notamment la confiance qu'elle avait en lui et en son amour. Du coup elle faisait la tronche, elle enquêtait, elle poussait son mari à avouer sa faute. Et lui, qui en fait n'avait rien fait, finissait par lui dire : « mais Chérie, bien sûr que je t'aime plus que toi tu m'aimes. Sinon ce serait carrément invivable ! ».
Déjà, j'ai trouvé ça assez émouvant. Et Malcolm, c'est quand même pas la série qu'on regarde en s'attendant à être ému. Et ensuite, ça m'a fait réfléchir. A deux choses.
Tout d'abord, effectivement, je me suis dit que c'était certainement plus vivable si c'était le mec qui était plus amoureux que la fille. En tout cas, ça me paraît assez logique. Dans ma petite tête de pioche, qui a quand même tendance à caricaturer ces messieurs, j'ai l'impression que si l'homme est plus amoureux que la femme, ça rétablit un genre d'équilibre. Peut être parce que la femme a un besoin plus important d'être désirée, une envie plus grande de se sentir aimée, rassurée, de se voir belle et unique dans les yeux de son homme.
Peut être aussi parce que, dans ma petite tête de pioche toujours, j'ai l'impression que si c'est la femme qui aime plus l'homme, l'homme va avoir la trouille (« mince ! Elle va vouloir m'épouser – fonder une famille – me présenter à ses parents – brider ma liberté... » rayez la mention inutile), voire peut être qu'il va se dire que puisque la fille l'aime, il n'y plus d'enjeu, plus de conquête, plus de challenge, donc plus d'intérêt. Oui, je sais, je le répète, j'ai une tendance à la caricature, mais j'assume, et c'est pas comme si la vie et les gens autour de moi me donnaient tort.
Du coup, en poussant encore plus loin, ça m'a amené d'autres questionnements (comme quoi, Malcolm est super efficace pour me faire réfléchir). Est ce qu'il y a forcément, dans un couple, un qui aime plus que l'autre ? Plus fort, plus intensément ? Est ce que ce n'est pas possible d'être à égalité, à ce niveau là ? Je n'ai pas les réponses, ce serait trop simple. Mais j'aurais tendance à penser que oui. Et je ne trouve même pas ça triste ou dommage. Je trouve ça d'autant mieux que, comme je l'ai dit plus haut, il faut que ce soit l'homme qui aime plus la femme. Et ça me va assez, comme idée. D'être aimée à bloc.
Illustration :
Hug by *stressedjenny on deviantART